|
|
||
|
LES MANUFACTURES FRANÇAISES AU XVIII° SIÈCLE 437
infatigable activité. Tous les modèles sont renouvelés. Les Amours des dieux, les Fables de la Fontaine, les Comédies de Molière, sont entrepris. Non content de fournir lui-même de nombreux patrons à ses ouvriers, l'habile directeur en demande aussi à ses collègues de l'Académie. Deshayes lui donne des sujets tirés de Y Iliade; Dumont, les Délassements chinois, et Casanova, les Fêtes russes. Cependant les ateliers exécutent de nombreuses verdures, qui ne se distinguent des ouvrages d'Aubusson
|
||
|
|
||
|
Fragment de bordure. Manufacture de Beauvais.
|
||
|
|
||
|
que par la finesse du tissu et un emploi plus fréquent de la soie.
Le métier de basse lice était, on le sait, le seul qui fût en usage à Beauvais. L'entrepreneur,, qui était à son compte, devait employer les procédés les plus économiques et les plus rapides, sans cependant négliger en rien Ia qualité du travail. Aussi avait - il cles magasins dans les grandes villes. On a constaté l'existence d'un dépôt de tapisseries de Beauvais à Leipsick. Les prix courants s'élevaient, en 1771, à 800 livres pour un canapé à fleurs, à 230 livres pour un fauteuil; un. écran coûtait 360 livres; quatre dessus de portes étaient payés 960 livres.
Oudry mourut sur la brèche, à Beauvais, le 1er mai 1755; il s'était associé, l'année précédente, le sieur André - Charlemagne Charron, qui se trouvait ainsi tout indiqué pour remplacer l'habile peintre d'animaux. Charron dirigeait encore la manufacture en 1771, date à laquelle il obtenait une prolongation cie privilège avec une subvention de 6,900 livres.
Le peintre Juliard avait succédé à Oudry dans la direction des
|
||
|
|
||